Nouvelle étape Crit’Air dès le 1er juillet à Paris
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10 juillet 2019Cette réforme devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier, mais pour apaiser la colère des gilets jaunes, elle avait été reportée de six mois, début décembre, par le Premier ministre Edouard Philippe.
Nouvelle procédure, nouveaux appareils…
Un report qui a permis aux professionnels de se rôder pendant plusieurs mois avec de nouveaux appareils de mesures plus sévères, et une nouvelle procédure de contrôle. Les professionnels doivent en effet désormais réaliser sept accélérations franches sur les véhicules testés. Ces accélérations doivent de plus être réalisées sur des moteurs chauds. Le nouvel appareil de mesure indique par ailleurs clairement quand doivent être réalisées ces accélérations. Le but est de se rapprocher d’une situation réelle de conduite.
Restera ensuite à comparer, dès le début de l’été, les résultats relevés avec les normes plus sévères qui seront en vigueur. Si le véhicule pollue plus, au bout de sept accélérations, que la norme selon laquelle il a été homologué, il sera recalé. Mais si l’accélération du contrôleur technique n’est pas assez franche, l’appareil ne considérera pas la mesure comme valide, histoire d’éviter les petits arrangements.
… et des normes plus sévères
« Depuis le 1er janvier, nous utilisons les nouveaux appareils de mesures des fumées, appelés opacimètres, mais les contrôles ne sont pour l’instant pas plus durs, car nous appliquons encore les anciennes normes », nous précise Laurent Palmier, président du réseau de contrôle technique Sécuritest.
« Pour l’instant, nous prenons par défaut 0,7 pour toutes les voitures répondant à la classe environnementale Euro 6, confirme dans L’Est Eclair James Stalens, gérant de l’enseigne Autosur à Reims (Marne) Sachant que le report du contrôle a été assorti d’une marge supplémentaire de 20%, cette Renault Mégane ne doit pas dépasser 0,84 actuellement. À partir du 1er juillet, ce sera bien le chiffre de 0,51 qui sera retenu ».
Une tolérance presque zéro
Paradoxalement, ce contrôle s’annonce plus sévère pour les véhicules diesel sortis après 2011, de normes Euro 5 et Euro 6. Ils ne doivent pas non plus émettre plus de particules qu’à leur homologation. Mais leurs valeurs d’homologation, réalisées sous un cycle très favorable, amenaient des taux de particules très bas, éloignés de la réalité au quotidien, et donc difficiles sur le papier à atteindre « dans la vraie vie ». Surtout pour des véhicules diesel qui n’effectuent que des petits trajets à froid en ville.
Après plusieurs mois de tests, les professionnels se montrent cependant rassurants.
« La tolérance est beaucoup plus fine, mais les modèles diesel les plus rassurants passent haut la main, quand on compare leurs résultats à la norme la plus sévère, nous explique Fabrice Godefroy, porte-parole de l’association Les Diésélistes de France. Si le propriétaire a enlevé le filtre à particules, cela se voit tout de suite. Idem pour un système de dépollution encrassé. Si ces véhicules ne réussissent pas ce contrôle technique, c’est qu’ils ont vraiment un problème ».
Des prix contenus… sauf en cas de réparation
Autre point positif: ce nouveau contrôle technique ne devrait pas être plus cher. La nouvelle procédure concernant les tests anti-pollution ne dure que 4 à 5 minutes, le prix global du contrôle technique devrait donc rester compris entre 65 et 75 euros. Mais en cas de recalage, le coût des réparations pourrait être plus onéreux.
« La recherche de la panne pourra être coûteuse, car les garagistes vont devoir se mettre au niveau, avec les bons appareils, pour apporter le bon diagnostic, poursuit Fabrice Godefroy. Si le système est encrassé, la facture restera correcte. Mais en cas d’injecteur défectueux, ou de vanne EGR défaillante, elle pourrait être beaucoup plus salée ».
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